Titre jardin partages histoire

C’est en 1896 que l’abbé Jules-Auguste Lemire (1853-1928), alors député-maire d’Hazebrouck (Nord) et prêtre du diocèse de Cambrai, organisa les premiers jardins ouvriers. La mise à disposition par les communes d’une parcelle de terrain dédiées aux cultures potagères avait pour objectif l’amélioration des conditions de vie des ouvriers.

Mais si l’abbé Lemire garde une place de choix dans l’histoire des jardins partagés, peut-être doit-on la réalisation des 1ers jardins en Angleterre (« allotments » ou terres allouées aux ouvriers ), aux guerres Napoléoniennes lors de la première décennie du 19ème siècle. 

Puis en 1864, c’est en Allemagne que le médecin et pédagogue Daniel Gottlob Moritz Schreber fonda une association des jardins ouvriers et familiaux pour « éduquer la population » et « améliorer la santé publique ». 

Histoire Partages jardin 2

Tandis qu’en France, la création des jardins familiaux revient à Félicie Hervieu à Sedan en 1889, qui inspira très vite le Père Volpette à Saint Etienne (1895), puis l’abbé Lemire qui écrivit : « S’ils permettent aux ouvriers d’échapper à leur taudis en profitant d’un air plus respirable, ils les éloignent aussi des cabarets et encouragent les activités familiales au sein de ces espaces verts« .

C’est après la seconde guerre mondiale, que les « jardins ouvriers » devinrent « familiaux », et se voulant plus « familiers », s’ouvrent à d’autres catégories socioprofessionnelles. Mais le but reste toujours le même : offrir à toutes celles et ceux qui n’en ont pas la possibilité de jouir d’un jardin.

Histoire Partages jardin 1

En 1952, le code rural légifère : la loi du 26 juillet précise que leur gestion est confiée à des associations loi 1901 : « Les associations de jardins ouvriers, qui ont pour but de rechercher, aménager et répartir des terrains pour mettre à la disposition du chef de famille, comme tel, en dehors de toute autre considération, les parcelles de terre que leurs exploitants cultivent personnellement, en vue de subvenir aux besoins de leur foyer, à l’exclusion de tout usage commercial, doivent se constituer sous la forme d’associations déclarées ou reconnues d’utilité publique conformément à la loi du 1er juillet 1901« .

Après un échec en 2003 pour rafraîchir la loi, c’est en 2007 que le Conseil National des Jardins Collectifs et Familiaux (CNJCF) est créé avec pour ambition d’encourager le développement de ces jardins partagés. Connaître et protéger le patrimoine végétal et de la biodiversité, et encourager toutes actions en faveur d’un jardinage raisonné et respectueux de l’environnement, dans une perspective de développement durable, devient le leitmotiv d’une génération politique et publique, qui sait sans doute déjà que le réchauffement climatique est inévitable…

Partages jardin 3

Ainsi, ouvriers, familiaux, communaux, collectifs ou communautaires, quel que soit le qualificatif donné, ces jardins tous partagés, ont toujours eu deux motivations principales : manger à moindre coût et profiter d’un temps de contact avec la Nature à l’air libre, symboliquement loin des préoccupations de tous les jours.

Le jardin comme loisir, comme ressourçant, comme exercice physique de plein air ou comme moyen de se nourrir, a au moins le mérite de nous rappeler que l’Homme est aussi enfant de Dame Nature. 

Et partagé pour nous rappeler que l’être humain est un « être de relation » ? Un animal social qui trouve son bonheur dans le partage ?

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