Octobre : un mois pour (re)voir l’architecture en Occitanie
Chaque année, le mois d’octobre est devenu un temps fort pour mettre en lumière l’architecture — dans ses dimensions patrimoniale, contemporaine et citoyenne — sur l’ensemble de la région Occitanie. En 2025, la 8ᵉ édition du Mois de l’architecture Occitanie se déploie du 1ᵉʳ au 31 octobre, proposant des expositions, balades, conférences, ateliers, performances, visites de chantiers, projections… une programmation riche et plurielle pour sensibiliser tous les publics à la culture architecturale.
Portée par la DRAC Occitanie, les CAUE (Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement), les maisons de l’architecture, les agences locales, collectivités et associations, cette manifestation entend croiser les regards entre professionnels, habitants et territoires.
Le lancement officiel 2025 aura lieu à La Grande-Motte, le 1ᵉʳ octobre, autour de l’œuvre de l’architecte Jean Balladur, figure emblématique de l’architecture contemporaine dans le contexte méditerranéen.
L’un des enjeux affichés : rendre visible l’architecture au quotidien — logements, équipements publics, espaces publics, paysages — et interroger la manière dont nous habitons, circulons et construisons dans un contexte de mutation (climatique, sociétale, démographique)
L’Aveyron dans la lumière du Mois de l’architecture
L’Aveyron, département riche en patrimoines anciens — églises romanes, châteaux, édifices civils — mais aussi en dynamiques contemporaines, se prête particulièrement bien à cette mise en valeur locale. Le CAUE de l’Aveyron propose ainsi une programmation dédiée, du 1ᵉʳ octobre au 15 novembre 2025, centrée sur l’illustration, le dessin, le dialogue entre patrimoine et création contemporaine.
À la Galerie Sainte-Catherine (Rodez), trois illustrateurs — Martin Etienne, Didier Cornille, Jean Massip — présentent leur vision graphique de l’architecture et de l’urbanisme.
L’exposition est ouverte les mardis, jeudis, vendredis (14h-18h), les mercredis (10h-13h / 14h-18h), les samedis (10h-13h) et prolonge jusqu’au 15 novembre.
Dans ce cadre, un atelier de dessins d’architecture est proposé à Rodez, animé par l’illustrateur Jean-Christophe Vergne. L’objectif : inviter petits et grands à expérimenter le trait, l’observation, la vision subjective du bâti.
Ces initiatives illustrent bien l’esprit du Mois de l’architecture : rendre l’architecture accessible, ludique, contemplative, tout en encourageant le dialogue entre le public non spécialiste et les professionnels.
Une géographie architecturale à redécouvrir
L’Aveyron offre une palette riche de formes architecturales qu’il est possible de relier à la programmation du Mois :
L’abbatiale Sainte-Foy de Conques, joyau roman inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO, avec ses chapiteaux, ses voûtes et ses vitraux contemporains, constitue un lieu de pèlerinage architectural.
Le château de Belcastel, ancien en ruine, restauré par l’architecte Fernand Pouillon, est un exemple de réhabilitation réussie mêlant patrimoine et projet contemporain.
Le château de Floyrac, à proximité immédiate de Rodez (commune d’Onet-le-Château), un logis classique avec charpente et décors intérieurs illustrant l’évolution des styles, peut servir de point de repère local.
Le Vieux Palais d’Espalion (ancien palais de justice de style Renaissance) avec ses tours et ses fenêtres à meneaux montre la transition civile et architecturale dans les villes rouergates.
Le château de Toulongergues (Villeneuve d’Aveyron), manoir médiéval fortement remanié, offre une lecture du bâti rural et ses adaptations ultérieures.
La chapelle Paraire à Rodez, édifiée en 1842 par l’architecte Étienne-Joseph Boissonnade (architecte départemental), témoigne d’architectures moins monumentales mais chargées d’histoire locale.
Lors du Mois de l’architecture, certaines de ces bâtisses peuvent faire l’objet de visites guidées, de conférences ou d’éclairages particuliers (restaurations, enjeux conservatoires, insertion dans le paysage).
Au-delà du spectacle, le Mois de l’architecture interroge des thèmes essentiels pour les territoires comme l’Aveyron :
Respect du patrimoine et adaptation contemporaine : comment faire dialoguer l’ancien et le nouveau, préserver l’identité locale tout en répondant aux besoins actuels ?
Réhabilitation, sobriété et frugalité : la rénovation du bâti ancien est un défi énergétique et écologique. L’optimisation des ressources, l’utilisation de matériaux locaux, l’inscription dans le paysage sont au cœur des préoccupations.
Accessibilité et appropriation par tous les publics : faire découvrir l’architecture aux enfants, aux habitants, aux non-initiés, en multipliant les formats participatifs.
Ruralité et densité bâtie : l’Aveyron est essentiellement rural. L’architecture ne se limite pas aux centres urbains : les projets de revitalisation des bourgs, de réhabilitation des maisons rurales, des outils agricoles, des espaces publics, tout cela entre dans le champ d’action.
Transition climatique et résilience : concevoir des bâtiments adaptés aux variations climatiques, aux besoins énergétiques, en matière d’isolation, de ventilation, de gestion de l’eau, etc.
Le Mois de l’architecture permet de faire émerger ces débats au niveau local, de sensibiliser les élus, les acteurs de l’aménagement, les habitants — pour que l’architecture cesse d’être vue comme un monde lointain mais devienne un regard sur notre vie quotidienne.









Ce Mois est, avant tout, une invitation : à lever les yeux dans nos rues, à questionner les façades, les toitures, les fenêtres, les ruelles ; à s’intéresser aux projets de rénovation autour de soi ; à découvrir les coulisses du bâti ancien ; à imaginer collectivement les transformations à venir.
En Aveyron, cette édition 2025 permet de faire dialoguer patrimoine et création contemporaine, illustrateurs et architectes, gestes anciens et innovations. L’exposition DESS(E)INS à Rodez, l’atelier de dessin, les visites patrimoniales, les interventions artistiques constituent des moments de rencontre entre les territoires, les concepteurs et la population.
Pour les habitants, c’est l’occasion de (re)découvrir leur cadre de vie, de participer à des ateliers, de poser des questions aux professionnels, de comprendre comment se construisent et se transforment nos villes, villages et campagnes. Pour les élus et acteurs locaux, c’est un moment propice pour susciter des vocations, débattre des choix de réhabilitation, encourager les innovations architecturales respectueuses du contexte.