Geneviève Vandenbroucke

« Je suis en train de me réveiller. » Comme si le destin de Geneviève Vandenbroucke est venue frapper à sa porte à l’orée de sa retraite. A 58 ans, il était temps, cette enseignante en français à l’IUFM de Rodez a repris la plume, ouvert le tiroir de ses anciens écrits, et les a façonnés à l’épreuve du temps passé dans l’Education nationale.

« J’ai toujours aimé écrire. A cinq ans et demi par exemple, on m’avait laissée toute seule à la maison. Du coup, j’ai écrit un texte sur le papier peint. »

Originaire du Pas-de-Calais, Geneviève a posé ses valises en Aveyron en 2004, rejointe peu après par son compagnon Paul-André, enseignant lui aussi. « L’Aveyron, c’est un choix, dit-elle, que j’ai connu grâce à une amitié en 1983. »

« Perdue dans les frimas nordiques », Geneviève a donc atterri à Rodez en suivant le « nomadisme » propre à la fonction d’enseignant, et pris de nouvelles racines du côté de Souyri. En ouvrant les tiroirs de sa vieille passion : l’écriture. Entre ses textes exhumés, son expérience de vie et ses pensées vagabondes, une alchimie va se créer, avec l’envie de voir ses histoires imprimées sur papier, en bonne et due forme. « Un ami a édité un bouquin. Je me suis dit : pourquoi pas moi ? »

De ce nouvel élan, Geneviève va publier son premier roman aux éditions Amalthée en 2009, au titre selon elle « peu vendeur » : « Un jour je vais mourir ». « L’histoire d’un homme installé dans sa vie, issu de la haute bourgeoisie. Un jour il en a marre, il plaque tout. Il bouge, voyage, rencontre des gens… »

Une histoire qui fait écho à la sienne, à sa carrière d’enseignante qu’elle a suivie sans trop dériver. Même si le héros évolue dans un monde parallèle au sien, comme en témoigne les décors du roman : « Il y a pas mal de choses autobiographiques, et en premier lieu les paysages, ce sont des lieux où je suis allée. Il y a une phrase d’Appelfeld qui dit qu’il n’y a pas de différence entre la réalité et la fiction. Ça se superpose souvent. Il y a des choses dans la vie qui sont dignes d’un roman. »

Une vie avec le temps qui passe… « La question du temps revient souvent dans mes écrits, le souvenir, l’oubli, la mort, les grandes questions… Tout ce qui tourne autour du hasard et du destin. »

Des paysages qui deviennent décors, des gens qui deviennent personnages… Geneviève joue par sa plume avec la vie qu’elle vit, les gens qu’elles croise. Sur sa lancée, elle va sortir un recueil de nouvelles en 2014, « La boîte à biscuits », « des petites étincelles d’histoires qui venaient, des détails de la vie quotidienne… »

C’est un peu ainsi qu’elle travaille à son second roman, une entreprise au long cours. « J’ai commencé il y a huit ans… Un ami médium m’a dit qu’il aurait du succès. » Et c’est à la fin du mois d’août que Geneviève prévoit d’écrire le mot « fin ». Là aussi une histoire de voyage, de quête initiatique et amoureuse, sur fond de décor de New York, la question intergénérationnelle.

Parallèlement, elle travaille à une réécriture de son premier roman, épuisé. En y incluant le question des Gilets jaunes : « J’avais idée de faire un bouquin sur eux, une galerie de portraits. » Et puis, dans les tuyaux, un recueil d’histoires pour enfants.

Comme quoi Geneviève Vandenbroucke ne s’arrête plus, même à petite vitesse. Le tiroir est ouvert à présent, les mots en sortent libres, s’ébrouent. Geneviève les redécouvre, les apprivoise, les remet au goût du jour, à son goût. Patiemment, peu à peu. Sans oublier toutefois qu’un jour…

BIBLIOGRAPHIE 

Un Jour Je Vais Mourir – 2009 – ISBN : 978-2310002172
La boîte à biscuits – 2014 – ISBN : 978-2918401148

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