Le Chat déambule au musée Soulages jusqu’au 9 mai. retour sur une exposition exceptionnelle, qui reste malheureusement confinée. Son géniteur, Philippe Geluck, relate sont grand bonheur  d’être exposé au musée Soulages.  Fasciné par le maître de l’outrenoir, Philippe Geluck apprécie le travail de Pierre Soulages depuis qu’il est enfant. C’est son père qui lui a transmis l’amour de l’art, en général, et celui pour les œuvres de l’Aveyronnais Pierre Soulages, en particulier. Le Chat se moque avec humour, des œuvres  de Pierre Soulages. C’est d’ailleurs cet humour insolent du Chat qui a décidé Benoît Decron, conservateur en chef du patrimoine, à inviter le gros félin à Rodez.

visuel affiche le chat
Affiche de l’exposition du Chat au musée Soulages

Le Chat, quand est-ce que vous avez rencontré Pierre Soulages ?

Moi, le chat personnellement, je ne l’ai pas rencontré, mais Geluck l’a rencontré.

Philippe Geluck : J’ai eu la chance de le rencontrer plusieurs fois et notamment à Sète, où j’ai été invité, avec ma femme à dîner chez lui et Colette. C’était merveilleux. On a passé une soiré passionnante, on a beaucoup ri et on a beaucoup parlé passionnément de nos métiers. Il nous a fait visiter son atelier, il nous a servi des vins sublimes. Il n’y avait pas de pinot noir (sic). Ils nous ont reçus de façon adorable. À la fin de la soirée, il serait bien allé rechercher encore une bouteille de vin, mais sa femme nous a dit il faut aller faire un dodo. Il avait déjà 98 ans je crois, à l’époque. Sa femme nous avait prévenus de ne pas poursuivre jusqu’à pas d’heure. Mais quelle force de vie ! Je lui avais offert un dessin du Chat, rendant hommage à son travail. Quelques mois après, quelqu’un m’a dit qu’il l’avait accroché dans son salon.

M. Geluck, votre première rencontre avec Pierre Soulages, ressemble à un rendez-vous amoureux. L’émotion est palpable quand vous la racontez ?

Oui, c’était au Louvre. On peut parler de coup de foudre amical. Mais ce serait très présomptueux de ma part. Moi, je suis très très fasciné par son travail, je ne pense pas que l’inverse est vrai. Je ne pense pas qu’il soit en train de lire mes albums du matin au soir, même si je sais et il me l’a dit, plusieurs fois, qu’il appréciait mon travail. Maintenant, je ne veux pas me monter du col. Déjà le faire rire, ça m’enchante, et de l’intéresser par mon travail, ça me sidère.

Après la rencontre, je m’en souviens, minute par minute. J’enregistrais cette émission sur des tableaux moderne emmené au Louvre, par Guillaume Durand, et je suis tombé sur Pierre Soulages. L’émission prenait du retard, on a bavardé, et j’ai été totalement surpris par la simplicité du bonhomme. On m’aurait dit que j’allais rencontrer Pierre Soulages, j’aurai dit que c’était quelqu’un d’impossible à qui on pourrait parler. C’est quelqu’un qui est tellement haut, dans mon estime, que je n’oserai jamais me mettre à bavarder, comme avec un vieux copain. Et j’ai réalisé que c’était tout le contraire. Il était absolument enchanté de pouvoir parler et bavardé. Il était simple. C’était juste un artiste. D’ailleurs, quand il m’a fait visiter son atelier à Sète, il m’a dit : finalement on fait le même travail vous et moi. On devrait se tutoyer. Quand un bonhomme vous dit ça, vous vous dites, la soirée a été bonne !

Philippe Geluck, comment, à votre avis, Pierre Soulages prend-il votre humour insolent décrivant ses œuvres ?

Le mieux du monde. D’abord parce qu’il a vu l’exposition et ça l’a fait rire. Benoît Decron lui a montré des photos de l’accrochage et il était enchanté. Il sait aussi l’admiration que je lui porte. Il sait que mes insolences sont toujours bienveillantes. J’essaye de faire rire les visiteurs et Pierre Soulages devient un peu spectateur de son musée à travers mes images. Je ne suis, je pense, jamais dans la caricature. Je suis peut-être parfois dans la parodie, au sens propre du terme. Il y a des gens qui ont fait des dessins sur : c’est tout noir, une ambiance noire, il fait noir. Mais c’est vrai que si on se limite à ça, on a vite fait le tour. Moi, j’essaye d’emmener ça sur un terrain plus et plus loin, et je pense que Pierre Soulages le perçoit.

Une fois déconfiné, on suppose que le Chat voudrait prendre l’air et quitter l’Aveyron ? Quelle est donc votre prochaine destination ?

Le projet immédiat qui est mis en route, c’est l’exposition des sculptures sur les Champs-Élysées. Elle devait avoir lieu l’année passée et qui a déjà été reportée pour cause de Covid. L’inauguration est prévue au 25 mars, avec une exposition jusqu’à fin juin. Mais tout dépend de la situation sanitaire. Entre le 1er et le 5 mars, nous allons pouvoir savoir si nous confirmons ces dates ou pas. Les vingt sculptures sont prêtes et n’ont plus qu’à être déposées entre Concorde et le rond-point. Ce sont donc 20 sculptures mettant en situation le chat dans des scènes humoristiques. Parce que je ne peux pas m’empêcher d’être rigolo. Elles sont impressionnantes car elles font deux mètres de haut. Avec le socle, elles font parfois 2,70m. Ce sont des vraies sculptures monumentales. Elles sont prêtes à être posées.

C’est un honneur pour le Chat d’être exposé à la place des statues de Botero ?

Oui, c’était en 1992. Ce sont des gros. Le Chat n’est pas filiforme, non plus. C’est donc une espèce de continuité. Mais c’est le seul point commun d’ailleurs. Mais j’ai créé un Chat en tutu, en hommage à la danseuse de Botero.

Et pourquoi Botero ?

C’est Laurent Ruquier qui m’a dit un jour, j’adore la danseuse de Botero. C’est comme ça que j’ai créé ma danseuse, à moi. Le Chat a du mal à lever la jambe. Il n’est pas très souple. Il se fait donc aider par une petite souris. Il est d’une grâce folle !

Vous avez aussi le projet du musée dédié au Chat et aux dessins d’humour ?

C’est en route. Les travaux débutent prochainement. Ils ont pris du retard pour cause de Covid. Il s’élèvera en plein centre, à côté du musée Magritte et en face du Palais royal. Nous y accueillerons des expositions temporaires aussi, ainsi que des expositions sur les Chats, depuis les civilisations égyptiennes et l’antiquité Romaine. Il y aura aussi une partie dédiée à mon travail avec l’exposition de planches, des vidéos, dessins…bref, ma vie, mon œuvre.

Le site du Chat : www.lechat.com

Le site du musée :<br> www.musee-soulages-rodez.fr

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