Dans les années 1980, à l’heure où les vignerons du Vallon s’organisent pour défendre la qualité de leur production et œuvrent à l’obtention de l’Appellation d’Origine Contrôlée Marcillac (obtenue en 1990), le tassou retrouve une nouvelle jeunesse. Il devient le symbole officiel de la renaissance du vignoble. Chaque vigneron, chaque membre des confréries vinicoles s’en dote. L’objet devient un véritable marqueur d’appartenance, comme un emblème discret et portatif.

C’est à cette époque également que naît une coutume qui perdure aujourd’hui : l’intronisation des nouveaux membres de l’Échansonnerie de Saint-Bourrou, la confrérie des vins de Marcillac, lors de la fête éponyme. À cette occasion, les nouveaux intronisés reçoivent un tassou gravé à leur nom, en signe de leur engagement à promouvoir le vin de Marcillac et à en respecter l’esprit. Cette tradition renforce la dimension presque sacrée de l’objet, à la croisée des rites anciens et du folklore moderne.

Aujourd’hui encore, le tassou continue de jouer un rôle dans la vie viticole du Vallon. On le trouve lors des foires aux vins, dans les caveaux de dégustation, lors des repas de vendange, ou encore dans les musées locaux consacrés au vignoble. Il est parfois remis aux visiteurs de passage, en cadeau ou en souvenir.

Ce petit objet en étain, toujours tenu au creux de la main, incarne la simplicité du geste de boire, mais aussi la force du lien social. Il traverse les générations, à la fois témoin du passé et outil de transmission. Le tassou raconte une histoire de vin, de travail collectif, et de convivialité enracinée.

Dans un monde qui se numérise, le tassou demeure une ancre. Il rappelle que le vin n’est pas qu’un produit, mais un bien commun, une culture, et une mémoire partagée.