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Vue du tablier © patrice-thebault
Nous sommes en 2021 et c’est le vingtième anniversaire du début de la construction du viaduc de Millau. C’est une occasion rêvée pour revenir sur la chronologie de la construction du viaduc. Même si aujourd’hui beaucoup de français connaissent ce viaduc, il ne faut pas oublier que la construction de celui-ci  était un réel défi à l’époque. Nous allons d’ailleurs revenir ensemble sur cette construction, les difficultés, les réussites et la chronologie.

La première chose à savoir est que l’idée du viaduc de Millau vient des embouteillages monstrueux dans les années 1980 dans la ville de Millau. C’est durant cette décennie que l’Etat français commence à étudier la question de la déviation de Millau. En effet,  l’autoroute A75 qui relie Clermont-Ferrand à Béziers et donc Paris à la Méditerranée et à l’Espagne, n’était pas complète. Le problème étant que les automobilistes devaient quitter l’autoroute aux abords de la vallée du Tarn.  Il était donc urgent de faire quelque chose. Après plusieurs années de réflexions sur l’itinéraire que devrait emprunter l’autoroute, le tracé est finalement déterminé en 1989. 

Une fois le tracé choisi, les concepteurs se heurtent à un premier problème : comment traverser cette immense vallée du Tarn. Dans un premier temps l’idée est de descendre aux niveaux du Tarn, construire un petit pont pour traverser la rivière, puis remonter en haut de la vallée grâce à un tunnel. Le 29 octobre 1991, le choix d’un viaduc reliant directement les deux causses (causse rouge et causse du Larzac) est retenu. 

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 Viaduc de Millau © patrice-thebault

Une fois cette solution trouvée, l’Etat, sachant déjà qu’il ne pourrait pas financer le projet, décide de lancer un appel d’offre pour la construction en 1993. En 1998, plusieurs projets sont proposés comme celui d’un viaduc entièrement métallique mais c’est finalement le viaduc de l’architecte Lord Norman Foster et de l’ingénieur français Michel Virlogeux qui est retenu. L’entreprise qui est chargé de construire cet immense viaduc est Eiffage. Un contrat est passé avec l’Etat : Eiffage construit le pont et paie tous les frais lié à la construction de l’ouvrage. L’entreprise française obtient en échange les droits d’utilisation du viaduc pendant 78 ans, c’est-à-dire que tous les revenus liés au viaduc  vont pendant 78 ans à la société Eiffage, elles iront ensuite à l’Etat français. 

C’est en 2001 que la construction commence. Les effectifs sont multipliés par sept pour construire les sept piles en même temps, ceci afin de réduire la durée de construction. Au final,  toutes les piles sont construites en seulement un an et demi, en battant au passage le record de la plus haute pile du monde.

La suite du chantier est encore plus complexe. En effet, après avoir construit les piles, il faut construire le tablier du pont (l’endroit où circulent les voitures). Dans un chantier normal, le tablier est construit en usine puis est posé sur le pont, mais là, ce n’est pas un chantier normal. Par conséquent le tablier est construit de chaque côté du pont et va glisser sur les piles grâce à un système inventé spécialement pour le chantier par la société Eiffage. Il s’agit du système des translateurs. Pour simplifier cette innovation, il s’agit d’un système qui permet de soulever le tablier pour que celui-ci puisse avancer sans toucher les piles déjà construites. Comme nous l’avons vu plus haut, le tablier est construit des deux côtés du viaduc, cela signifie que pour le moment, il y a  deux tabliers qui avancent l’un vers l’autre. Ainsi le 28 mai 2004, les deux parties du tablier se rejoignent au milieu du pont. Enfin le 16 décembre 2004 le viaduc ouvre à la circulation avec plusieurs semaines d’avance sur le planning initial. 

Ce pont est une grande réussite pour l’entreprise Eiffage ainsi que pour la France. Ce pont, lorsqu’il a été achevé en 2004 détenait plusieurs records. Tout d’abord, la pile la plus haute du monde avec 343 mètres soit 19 mètres de plus que la tout Eiffel. Autre record, le tablier haubané le plus long du monde avec 2460 mètres. Ce qui en faisait le plus haut et le plus long viaduc du monde.

Autre fait prouvant sa notoriété internationale : les célébrités. En effet c’est le prince Philip lui-même qui a insisté pour passer sur ce viaduc. Autre signe de la grande influence culturelle à l’international, est la présence du viaduc dans un épisode de Top Gear. Cette émission de voiture est regardée dans plusieurs dizaines de pays et serait suivie par plus de 350 millions de téléspectateurs dans le monde. En Outre, la Chine s’est fortement intéressée au viaduc de Millau. Durant les années 2000, le ministre des transports chinois est venu le visiter afin de construire de nouveaux ponts sur le territoire chinois. Désormais ce sont des ponts chinois qui possèdent les anciens records du viaduc de Millau. Enfin et pour terminer sur une note insolite : Arnold Schwarzenegger a demandé conseil à la municipalité de Millau. L’acteur hollywoodien, alors gouverneur de l’Etat de Californie, a appelé la municipalité de Millau pour un projet de nouveau pont aux Etats-Unis

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 Viaduc de Millau © patrice-thebault

Le viaduc de Millau est à la base un projet de déviation de la ville de Millau et pourtant, vingt ans après le début de sa construction, il est devenu un monument emblématique de l’Aveyron.

                                                           POUGET Corentin
étudiant en Histoire 

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 Rampe de sécurité du Viaduc de Millau © patrice-thebault
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