De retour parmi les vieilles pierres de sa mémoire. Claire Molinier est née à Paris, mais son sang est 100% aveyronnais. Un truc qui parle, au bout d’un moment. Alors, la voici revenue au pays de ses racines, pour ne pas les perdre. C’était il y a quelque temps déjà.

A 50 tout juste, Claire est « dir com’ de la comm’ comm' » (entendez par là directrice de la communication de la communauté de communes » Lot Comtal Truyère à Espalion depuis plus de 5 ans, après avoir exercé le métier équivalent à Rodez. Son retour ? Il se traduit dans le cœur.

« J’ai une appétence pour le patrimoine, c’est une histoire de famille. Mon grand-père maternel était versé dans les recherches sur ce sujet, et surtout la cathédrale de Rodez. Alors j’ai orienté mon travail vers ce patrimoine », déclare-t-elle. « J’aime mon pays, ses symboles, et la cathédrale est un symbole. Elle est spéciale, c’est la nôtre. Elle n’a jamais été finie. C’est presque un organe dans la ville, et en même temps, les Ruthénois l’ont dans le cœur. »

Portrait Molinier

Alors plutôt que de croquer une part de Mandarelle ou de porter le maillot des rugbymen ruthénois fabriqués tardivement aux arabesques de la rosace de la cathédrale, Claire va tout aussi tardivement se rapprocher des Amis de la cathédrale, une association laïque « petite fille » de la société des Lettres, créée fin 1968 pour mettre à l’époque l’imposant bâtiment trônant au cœur du piton « hors d’eau, puisqu’elle prenait l’eau, vraiment. »

Cathedrale Rodez

Les Amis de la cathédrale vont depuis remuer ciel et terre (c’est-à-dire le clergé et l’État) pour œuvrer pour la sauvegarde et la restauration de la cathédrale, en prenant une part active à plusieurs travaux de rénovation du site tout au long des ans (greffe de statuaires, copies de structures comme le cadran solaire de la façade, restauration de tableaux ou de l’ancienne horloge…). Entretemps, juste après l’anniversaire en 2018 des 50 ans de l’association dans lequel elle va s’impliquer, Claire Molinier va devenir la nouvelle présidente des « Amis », tout en conservant à ses côtés l’ancien président, Jean-Charles Bielanski, et l’archiviste de la société des Lettres Pierre Lanson. « Ce n’est pas un aboutissement, sourit-elle, mais beaucoup de travail. Si mon grand-père voyait que sa petite fille reprend le flambeau… »

Claire pense aux 500 ans du clocher de la cathédrale, qui seront fêtés en 2026 sur la place d’armes, à l’ombre du bâtiment. Mais dès cet été, une exposition investira ces mêmes lieux.

Cathedrale orgue

Sa relation particulière à la cathédrale ? Elle existe : « J’y passe le plus de temps possible, explique-t-elle. Je fais visiter aux gens, et c’est parfois une source d’inspiration. J’y vais parfois seule, ça me fait du bien. Chaque fois que je viens, je vois de nouvelles choses. J’aime le côté poétique, initiatique du lieu (…) On est dans un monument qui a plusieurs siècles, ça pousse à l’humilité, on n’est vraiment que de passage dedans. On ne pas pas vouloir marquer son temps. Je ne me sens pas comme une gardienne du lieu, mais comme une veilleuse. »

Claire se rappelle : « J’adore ce qu’a dit Saint-Exupéry : qui a dans le cœur une cathédrale à bâtir est déjà vainqueur ».

Preuve qu’il y a là, entre Claire, la cathédrale et ses « amis », une histoire de c(h)oeur.


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