Au début du 20 ème siècle, le « Grand Hôtel Moderne », beau projet architectural alliant tourisme et transport ferroviaire, devait voir le jour à Rodez. Trop en avance sur son temps…
Dans les années 1920 l’acquisition d’une voiture n’est pas à la portée de toutes les bourses. Mais le tourisme n’a pas attendu ce marché pour se développer ; depuis 1890 le Touring Club de France, créé par un groupe de vélocipédistes, incite au cyclotourisme, aux randonnées pédestres. L’automobilisme se trouve vite inclus aux circuits conseillés. Des publications donnent tous les détails pratiques : accès par train, puis sur place possibilités de continuer en cars ou par location de voitures, hôtels et gîtes pour les étapes.
Paul Broussy s’est mis au goût du jour, son hôtel offre un confort moderne dans un cadre art déco conçu par son ami André Boyer. Le service « voiture » est également assuré par son établissement. Très bien situé près de la cathédrale, Le Grand Hôtel Moderne aurait été un relai parfait du rail, si l’aménagement urbain alors en débat à Rodez avait été totalement réalisé.
Le projet pour le côté sud-ouest de la ville prenait en compte la présence croissante des voitures, avec des voies ouvrant vers l’extérieur, pour fluidifier la circulation en ville; un accès par train se voulait plus au cœur de Rodez, avec une gare passagers dans un prolongement de l’avenue Victor Hugo. Le dessin d’André Boyer ne reste que le souvenir d’un programme plus complexe et moderne qu’il n’y parait.
