Côtes de Millau

Des paysages façonnés pour un vin

Dans le millavois, la viticulture s’est développée au Moyen-Âge sous l’impulsion de l’église féodale. Les premières traces de vignobles sont des donations de parcelles de vignes au clergé au onzième siècle. Les paysans réalisèrent des travaux de défrichement et de terrassement qui vont y façonner le paysage. Des centaines de kilomètres de terrasses bordées de murets en pierre sèche ont vues le jour sur les rives du Tarn. Au dixième siècle, les premières caves de stockage de conservation ont été construites dans l’enceinte de Compeyre. Toute la vallée venait y entreposer son vin sous la double protection des murailles et des caves.

Les Côtes de Millau, le vin des Papes

En 1327, le cardinal de Mostéjouls, originaire du millavois, introduisit le vin de la vallée du Tarn à la cour pontificale d’Avignon. L’essai fut un succès, il fut apprécié. On le dénomma le gamet du Pape en référence au cépage gamet de l’époque. Au quinzième siècle, la vigne constituait le principal revenu agricole localement.  Un siècle après, les producteurs se libérèrent des loyers onéreux des caves de Compeyre. Ils construisirent des villages de caves qui leur permettent une meilleure conservation du vin. Au dix-huitième siècle, la vigne c’était plus de 10000 hectares pour près de 300000 hectolitres.

Les ennuis commencent

A la fin du dix-neuvième siècle, le vignoble est ravagé par le phylloxéra. Ainsi, en 1907, le vignoble reconstitué couvrait 5000 hectares pour une production de 175 000 hectolitres. En 1956, c’est l’hiver qui va faire des siennes avec des températures sibériennes allant jusqu’à -28°c. Le moral des vignerons était au plus bas. En 1957, le vignoble ne fait plus que 300 hectares.

Le début de renouveau

En 1958, c’est le début du renouveau viticole.  Les vignerons font preuves d’innovation avec l’implantation de parcelles expérimentales, la réalisation de contrôles de maturité ou encore de vinifications séparées par cépage, … Le syrah et cabernet-sauvignon sont introduits pour donner une nouvelle impulsion au vin.

Après avoir pris la dénomination « Gorges du Tarn », les producteurs se voient attribués en 1981, l’appellation vin de pays « Gorges et Côtes de Millau ». En 1994, l’appellation « Côtes de Millau » est reconnue en appellation d’origine vin délimité de qualité supérieure (AOVDQS). Les efforts pour améliorer la qualité du vin amorcés sont reconnus par les spécialistes.

AOC et vin biologique pour préparer demain

En 2011, c’est le moment des lauriers pour les « Côtes de Millau », elles sont reconnues AOC. C’est le début de la reconquête pour ce vin historique aveyronnais. Les vins rouges (75%) y représentent le volume le plus important, avec les vins rosés (20%), tandis que la production de vins blancs est plus confidentielle.

En 2017, le domaine du vieux noyer à Boyne se lance dans la production de vin biologique. Le seul certifié AB de l’appellation AOC Côtes de Millau. Les Côtes de Millau, c’est un passé vinicole mais c’est aussi un avenir en marche.


Côtes de Millau

Le Domaine du Vieux Noyer

Eric Portalier, Christophe Galtier et Ludovic Bouviala, ce sont  trois vignerons qui ont le  vin dans la peau. Leur instrument de travail, le Domaine du Vieux Noyer à Boyne, c’est leur tanière familiale. Spécialisés dans la vente directe de vin bio, ils veulent offrir un vin de qualité supérieure à leurs clients.  

Pour y arriver, l’intégralité des activités du domaine se font en interne : culture, vinification, production et vente. Ils y  cultivent 32 hectares de vignes pour 150 000 bouteilles par an. Ils souhaitent y affirmer une identité et un savoir faire « pour faire un Côte de Millau puissant, souple et savoureux » confie-t-ils.

Ces passionnés proposent des vins rouges, blancs et rosés pour ravir toutes les papilles et les  préférences. Les blancs associent mauzac et chenin, les  rouges et les rosés allient la fraîcheur du gamay à l’ardeur de la syrah pour créer des vins de caractère estampillés Gorges du Tarn.

Engagés dans une dynamique de qualité depuis dix ans, ils ont orienté leur production sur le  bio. « En matière   de crédilibilité, cette démarche, nous  est apparue indispensable par respect pour les consommateurs et pour donner à nos vins un caractère singulier qui les différencie des autres » témoigne Ludovic Bouviala.   
Claude Serra, un des meilleurs oenologue français, les accompagne dans ce sens. Une selection parcellaire des vins  a été mise en place pour marquer leur authenticité. « Elle permet de valoriser la production, d’identifier son terroir et l’appellation » affirme Ludovic Bouviala. 
Pour diversifier ses activités, le domaine  a initié une brasserie artisanale. Il y fait des apéritifs comme Le Calistou ou le Vignola, du vinaigre, de l’alcool de mirabelle, du vin de mirabelle et du vin doux.
Le domaine est passé en mode e-commerce. Les Côtes de Millau version digital, c’est le voeu de s’affirmer comme une alternative aux vins régionaux et de s’inscrire sur la continuité.


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