Entretien avec Bertrand Onfray qui a pris la direction de Micropolis voici deux ans pour mettre en lumière la cité des insectes avec son écosystème sous nos semelles aveyronnaises. 

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Pour quelles raisons avez-vous pris la direction de Micropolis ?

J’avais envie d’autre chose. Je dirigeais une structure publique à Saint-Nazaire qui englobait site touristique, musée et office de tourisme. Je n’étais plus en phase avec la tournure que cela prenait, je suis parti. Quand on est en décalage, on s’en va. Je connaissais l’un des scénographes de Micropolis, j’ai donc candidaté. Cela correspondait aussi à mes aspirations, à 51 ans, d’être plus proche de la nature, plus à la campagne, de consommer local, l’Aveyron c’était parfait !

Quelles sont vos missions ?

J’ai quatre rôles principaux : donner du sens et un cap pour l’équipe ; incarner la structure ; créer et saisir les opportunités de développer ; et trancher quand c’est nécessaire en interne. C’est une grande différence avec mon précédent poste à St-Nazaire qui était intéressant mais disparate, trop fouillis. Ici, je gère un seul site, c’est plus simple, et l’équipe est plus regroupée.

Connaissiez-vous l’Aveyron ?

J’étais venu en vacances il y a très longtemps avec ma femme à Laguiole, Villefranche-de-Rouergue, Nant, les gorges du Tarn…J’avais pu voir la diversité des paysages même s’il n’y a pas la mer ! L’Aveyron est un département génial, un peu endormi mais l’A.D.T.  (Agence de développement du touristique en Aveyron, NDLR) en est consciente pour faire bouger les lignes.

Quelles sont vos priorités ?

Découvrir et comprendre le site pour essayer de le développer de façon harmonieuse et mettre en place l’écosystème. L’idée est de redonner à Micropolis de l’influence. Il y avait 60000 visiteurs en 2017, puis 70000 en 2019, c’est une bonne tendance. La fréquentation fut bonne cet été malgré le contexte. Il faut être raisonnable pour un village de moins de 400 habitants, c’est bien. Nous devons améliorer le stationnement. Mais le site répond à l’air du temps.  L’Aveyron était visionnaire en créant ce parc unique en France il y a vingt ans. Les Aveyronnais ne se sont pas emparés de ce bijou mais il faut se donner les moyens d’être ambitieux, et je souhaite le faire progressivement, en harmonie.

Comment comptez-vous faire ?

Il faut faire prendre conscience qu’il y a aussi un parc et pas seulement un bâtiment couvert. Nous devons proposer plus de services, mieux l’entretenir pour que ce parc soit incontournable. L’insecte c’est le vivant, le dehors. La biodiversité c’est des choses toutes bêtes, comme profiter du parc, de son bosquet, de la prairie, l’eau, des murets en pierre sèche, tout cela présente les écosystèmes. Nous introduirons par exemple des bancs pour profiter de l’extérieur. Il faut mettre une forme de plaisir pour le dehors, valoriser ce que l’on fait. Il faut apporter du confort, de l’ombre pour devenir un lieu agréable quel que soit le temps, et développer les animations. Nous n’avons pas pu le faire cette année mais l’année prochaine, je compte en ce sens faire venir une compagnie de théâtre sur le carnaval des insectes.

En matière de biodiversité, qu’en attendez-vous ?

Nous avons ouvert cette année le chemin de la biodiversité à travers quatre dispositifs que sont la tourbière, les prédateurs et proies, le compostage avec des animations sur le recyclage, et un hôtel à insectes avec des plantes et des papillons. Il faut savoir que 50% des urbains sont déconnectés de la nature, nous devons les aider, montrer le cycle des saisons, revenir au vivant, à l’essentiel en les sensibilisant.

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